Fesait-il encore jour ? Ou la nuit était-elle déjà tomber ? Dans ces labyrinthes interminables et obscurs, le temps semblait s'être arreté. Celà devait faire des heures qu'ils marchaient vers l'inconnu. Suivant leur leader sans faillir, les félins avançaient, sautant les ravins, escaladant les rochers. Le chemin était escarpé et épuisant, mais pas pour eux. Il savait qu'au bout de la route il y aurai de la lumière pour éclairer leur avenir incertain ; ou tout du moins, ils l'espéraient.

Le silence régnait, personne n'ausaient ne faire le moindre bruit. Peut-être dans ses souterains vivaient des créatures capables de les réduire à un tas d'ossements. A chaque pas, ils s'attendaient à voir surgir un monstre. Ils en guettaient le moindre pas, le moindre souffle. Mais il ne se passait rien. Seulement le froid, l'obscurité... le silence...
Pourtant, quelque chose changeaient en eux. Pour la première fois ils connaissaient la douleur. La douleur atroce de la faim qui vous tiraille le ventre. Là d'où ils venaient, cette faim n'existait pas. Se concentrant sur la douleur, ils ne faiblissaient pas, quand soudain, une impasse. Ne sortiraient donc jamais d'ici ! Finiront-ils donc leurs jours ici ! Les inquiétudes gagnaient les coeurs, mais telle une lueur d'espoir, un petit rayon de lumière apparut, puis le bruit de l'eau se fit entendre. Le sol trembla une première fois, doucement. Ils s'arretèrent et attendirent. Puis la terre trembla de nouveau, plus fort. Mais rien ne se passa. Ils restèrent là, aux aguets, à attendre.

Vint une nouvelle secousse ; une autre ; encore une autre. Face à eux naissait une fissure : un passage... Une violente secousse ébranla le sol une dernière fois. Tellement puissante que les félins en tombèrent. Enfin, ils étaient à la fin de leur voyage. Un vent sauvage s'engouffra dans le tunnel, soulevant leurs pelages, et la lumière gagna sur l'obscurité. L'éclat puissant fit clorent leurs yeux. Pourquoi la lumière qu'ils aimaient tant leur fesait auttant de mal à présent. Leurs yeux les brulaient. Pourtant si fort, ils hurlaient de douleur et restèrent ainsi un long moment. Ce n'est que lorsqu'elle s'éteigna qu'ils purent enfin découvrir leur nouveau monde. Derrière le voile d'eau d'une cascade, se dressaient plaines et montagnes, torrents et vallées. Et dans le ciel noir de la nuit, la lune rouge couleur de sang semblait leur adresser un sourire mesquin.

Pousser par cette faim nouvelle, les félins étincellant tels des étoiles, se mirent en chasse.